Comment dire au revoir à son chat ? La mort de son chat, c’est une épreuve que chacun de nous redoute. On peut se perdre dans le chagrin, c’est pourquoi, pour essayer d’aider, j’apporte mon témoignage sur ce que j’ai vécu juste avant et après la mort de mon chat Wifi. Que ce témoignage puisse vous apporter quelques points d’accroche pour vous guider dans les derniers moments et le deuil d’un chat.
Wifi n’était pas « juste un chat ». Il était un compagnon de vie, de confidences, de rituels et de tendresse au quotidien. Raconter son dernier combat, c’est continuer à faire vivre ce lien avec lui, honorer sa mémoire, c’est mon intention.
C’est aussi tendre la main à celles et ceux qui, un jour, comme moi, voient leur chat décliner. Voici la fin de l’histoire de Wifi. C’est une histoire d’amour, de douleur, de choix … mais surtout de présence. S’il n’y avait qu’une chose à retenir avant de commencer, notre chat voulait notre présence avant de partir.
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Wifi, mon chat : son dernier combat et l’amour jusqu’à sa mort
Il y a un an, un premier détail m’a interpellé. À l’oreille, quelque chose sonnait faux chez l’un de mes trois chats. Wifi ne buvait plus d’une manière continue. Après quelques gorgées seulement, on entendait comme un gargouillis dans sa gorge. Il devait s’interrompre pour avaler ce trop-plein avant de reprendre. Et dire que cela ne m’a pas alerté. Je m’en veux aujourd’hui de m’être moqué en l’appelant le « pélican ». Lors de la consultation à la clinique vétérinaire qui avait suivi, rien n’avait été détecté. Alors, je n’ai pas été inquiet. Intrigué, oui. Mais pas inquiet.
Il y a plusieurs semaines, Wifi s’est mis à baver abondamment après chaque passage à la gamelle d’eau. Après avoir bu, il me fixait, la bave pendouillait de sa bouche. Pourtant, rien d’autre n’avait changé chez lui. Mon chat gambadait dehors, il chassait toujours autant, il grimpait aux arbres avec facilité malgré ses 18 ans. Wifi restait Wifi, mon vaillant et courageux de la bande de chats.
Plus proche dans le temps, il y a trois semaines, une odeur terrible empestait sa bouche. Dans le même temps, il avait arrêté de manger ses croquettes habituelles. Cela nous a conduit à nouveau à la clinique vétérinaire. Verdict : une infection s’était installée dans sa gorge. La prise de sang confirmait une inflammation, sans autre alerte majeure. Mais la vétérinaire a évoqué, avec prudence, une possible tumeur cancéreuse sublinguale, donc sous la langue. Le mot cancer était lâché.
Dès ce premier doute, mon cœur s’est fendu. J’étais saisi par un mélange d’effroi et de colère. Ce qui a décuplé mon envie de lutter avec lui, pour lui. Mais tant que le doute subsistait, j’ai choisi l’espoir et la bataille. Une semaine d’antibiotiques suffirait peut-être.
L’annonce : l’effondrement silencieux
Au contrôle vétérinaire, une semaine plus tard, l’infection avait disparu. Mais la boule était toujours là, logée au fond de la gorge, sous la langue. Cette fois, les vétérinaires n’avaient plus de doute. Même si je n’ai pas voulu le confirmer par une biopsie, risquée à son âge. La tumeur ne pouvait pas être retirée, pas même par chirurgie.
Le vétérinaire le plus expérimenté m’a confié ses craintes : tout indiquait un cancer. La boule était placée de manière asymétrique à la base de la langue C’est ce qui indiquait une tumeur cancéreuse, selon son expérience. Cette boule empêchait le frein de la langue de fonctionner normalement. C’est ce qui gênait terriblement mon chat pour manger et boire, sans compter la douleur.
Là, à cette annonce de mort prochaine, mon cœur s’est effondré. Alors j’ai baissé la tête.
Wifi ne mangeait plus sa pâtée favorite. On a mis en place un traitement à base de cortisone, pour ralentir la progression, mais cela n’a eu aucun effet les jours suivants. Je suis allé acheter quatre nouvelles pâtées. Il n’en a léché qu’une seule. C’était maigre… mais c’était un espoir. J’allais m’y accrocher.
Je guettais chaque bouchée, chaque gorgée. Lorsqu’il bavait, je lui nettoyais la bouche à la microfibre mouillée à l’eau tiède. Je souhaitais que cela lui rappelle les sensations des toilettes de sa maman dans ses premiers jours. C’était ma façon de le soulager, de garder le lien.
La maison, l’amour en veille constante
Wifi était devenu un pot de colle affectueux. Il nous suivait comme une ombre, partout dans la maison. Il réclamait nos bras, le contact, la chaleur. Et sans se concerter tous les quatre, on s’est tous arrangés, à la maison, pour ne jamais le laisser seul. Il était avec l’un de nous, tout le temps.
Mais derrière l’amour, la question me hantait : quelle est la limite de souffrance que je ne peux pas lui faire franchir ? Les chats sont champions du monde pour cacher leurs douleurs, leurs maladies. Donc c’était une priorité pour moi d’identifier la limite de souffrance pour Wifi.
La vétérinaire nous a proposé l’alimentation par sonde. C’est un tube placée à la gorge, juste après la langue. Mais cela n’aurait fait que repousser l’inéluctable. En fait, la vétérinaire m’a expliqué qu’une sonde alimentaire pouvait être posée mais devait être changée au bout d’un mois. C’était obligatoire en raison d’infection inévitable. Une deuxième sonde pouvait être envisagée par la suite. Mais les emplacements de pose de sonde sont limités en nombre pour un chat. Et cette situation n’est donc, comme pour la cortisone, qu’un moyen de faire reculer l’échéance inéluctable : la mort de mon chat Wifi. Je ne pouvais pas. Ce serait de l’acharnement thérapeutique à mes yeux. Alors j’ai refusé. J’ai fait face à sa mort imminente.
Chaque jour, chaque heure, je scrutais son état. Wifi ne léchait plus aucune pâtée. Il buvait à peine. Sa gorge devait être un champ de bataille. Et pourtant, il venait toujours vers nous, réclamait nos bras, frottait sa tête, fermait les yeux dans le réconfort.
L’ultime rendez-vous avec la mort : accompagner jusqu’au bout
J’ai décidé de prendre rendez-vous à la clinique vétérinaire. Pour en parler. Pour savoir comment se passerait la fin pour mon chat. Quel protocole de fin de vie allaient-ils me proposer pour mon chat ?
La vétérinaire a été d’une douceur et d’une clarté exemplaires. Ensemble, nous avons décidé que le plus tôt serait le mieux. Le rendez-vous a été fixé au lendemain.
Ce vendredi matin, son habituel « miaou » de bonjour s’était transformé en râle brisé. Ses cordes vocales ne pouvaient plus vibrer dans sa gorge. Sa souffrance était devenue palpable, inacceptable.
À la clinique, on nous a installés dans une pièce calme, protégée par un écriteau. Wifi était avec mes deux filles, sur les genoux de l’une, l’autre à ses côtés. Je me suis assis face à elles, par terre, très proche. On formait un cercle familial très soudé.
La vétérinaire a posé le cathéter sur la patte de notre chat, tout en nous expliquant chaque étape, avec une voix douce et posée. La première injection allait l’endormir. Lentement. Sans douleur.
Nous étions là. En silence. Les larmes aux joues. Wifi s’est endormi. Entouré, caressé, aimé jusqu’au bout. Puis, les autres injections de liquide bleu ont fait leur œuvre, arrêtant doucement son petit cœur.
Je me suis surpris à dire, d’une voix brisée :
“Wifi est parti au paradis des chats. Il a été heureux avec nous pendant 18 ans.”
Même si, à cet instant, aucun mot ne pouvait vraiment nous apaiser. Wifi venait de nous quitter, notre chat était mort.
Après la mort de notre chat : le vide, le manque
Dès l’après-midi, j’ai dû quitter ma famille pour un engagement prévu de longue date. Mais, loin d’eux, les premières nuits ont été les plus dures. Wifi revenait sans cesse dans mon esprit. Chaque scène. Chaque réveil. Chaque caresse. Qu’est-ce que j’aurais pu faire de mieux pour mon chat ? Le sentiment de culpabilité se mêlait maintenant à la tristesse.
Je réalisais combien cette perte me bouleversait. Combien ce deuil était profond. J’ai échangé des messages avec ma famille. J’ai relu l’un de mes articles à propos du deuil d’un chat.
Et, sous la vidéo, je suis retombé sur les commentaires de celles et ceux qui avaient perdu leur compagnon. C’était une façon de dire : oui, c’est normal d’être triste. Parce que Wifi était un membre de notre famille. Et son absence a creusé un vide doux-amer.
Le souvenir : rester liés
J’ai demandé à récupérer, dès que possible, ses cendres dans une urne. Nous avons décidé de lui offrir un petit jardin du souvenir. Un lieu, un symbole, un ancrage. Car Wifi restera pour toujours dans nos cœurs.
Et à vous qui traversez cette épreuve, sachez que vous n’êtes pas seul(e). Parlez. Pleurez. Écrivez. Et surtout, aimez. Dites-le à votre chat dès maintenant, tant qu’il est là. Dites-lui merci. Dites-le à voix haute, avec vos mots à vous. Pour qu’il l’entende, et que vous l’entendiez aussi.
Je le dis ici et maintenant : « Wifi, merci pour toutes ces années. Pour ta patience, ta tendresse, ton regard si doux. Tu as été un merveilleux compagnon. Et tu le resteras, dans nos souvenirs et dans nos cœurs. ». Et c’est décidé, pour vous proposer un guide plus complet dans cette épreuve, ce témoignage sur Wifi sera le début d’un prochain livre. C’est une manière de prolonger la mémoire de mon chat et de partager avec vous une expérience qui peut être utile. Merci de m’avoir écouté jusqu’au bout et pour tout ce que vous faites pour votre chat.